Bretagne : la pose de balises sur des requins pèlerins, une première mondiale

Avec le printemps, l’APECS (Association Pour l’Étude et la Conservation des Sélaciens) a repris ses missions. Dix sorties en mer, huit requins observés et quatre balises posées dont deux sur un même spécimen. Une première mondiale qui devrait aider à mieux protéger l'espèce. 

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Le 15 mai 2016 au large des Glénan, l’APECS, association brestoise dédiée à l’étude et la conservation des requins et des raies, réussissait à poser une balise SPOT sur un requin pèlerin. Un appareil qui, grâce aux données qu’il peut envoyer aux satellites du système Argos quand il se retrouve hors de l’eau, a permis de suivre l’animal pendant 380 jours, depuis le Finistère jusqu’au sud des Canaries, en passant par la Mer d’Irlande et les eaux écossaises. Le 30 mai 2017, la balise se décrochait laissant les membres de l’association sans nouvelles du requin.
 

Une première mondiale

Le 7 mai dernier, l’APECS renouvelait l’expérience en menant une mission d’envergure qui grâce à la mobilisation de plaisanciers et pêcheurs a permis d’équiper non pas un, mais trois requins de balise SPOT, jumelée pour l’un d’entre eux d’une balise MiniPAT. Une première mondiale. 

« A notre connaissance, explique Alexandra Rohr, chargée de mission, ce double marquage est vraiment une première. Ça a été fait sur les requins baleine, mais pas sur les requins pèlerins. La balise SPOT indique la position du requin quand celui-ci se retrouve en surface. La MiniPAT va nous permettre elle d’enregistrer différents paramètres telle que la pression, la température de l’eau et la luminosité.»
 

Programmé pour se décrocher au bout d’un an, l’appareil en remontant à la surface pourra alors transmettre des données qui devraient permettre de mieux connaître le profil des plongées du requin pèlerin, de reconstituer ses déplacements en profondeur. 

« Ça a beau être un énorme poisson, finalement on a très peu d’information sur la biologie, l’écologie de l’espèce, déplore la chargée de mission. En hiver par exemple, comme il n’est quasiment jamais en surface, on ne sait pas du tout où il se trouve.»

En comparant les résultats obtenus par les deux balises, l’APECS espère pouvoir mieux identifier les déplacements du requin pèlerin, les secteurs qu’il fréquente. Autant d’informations précieuses pour mettre en place les mesures de conservation nécessaires à la sauvegarde d’une espèce aujourd’hui menacée. 
 
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